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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 21:44

Dix ans déjà ont passé depuis la mort de mon père.

 

Oui. Dix ans. Rajoutez à cela les 8 ans durant lesquels il a été malade.

 

Remontez donc quinze ans en arrière pour apercevoir chez moi le reflet fané d'une famille normale.

 

Cela à commencé en janvier 1993 (non je ne me souviens plus de l'année, mais je l'ai recalculée). Mon père sentait quelque chose sous sa langue, contrôle du médecin de famille, puis examens.

Cancer.

 

Dans ma tête tout est flou. L'hôpital, ou ma mère n'a jamais voulu m'emmener. Les nuits que je commençais dans leur chambre (et que je finissais dans la mienne). Mon père qui ne peut plus manger solide. Les séances de rayons Les médicaments dans la purée. Le décès de ma grand-mère. Mon brevet, le lycée.

 

Le décès de mon père. 27 Décembre 2001. Joyeux Noël.

 

Et depuis, j'ai honte de le dire. Mais je revis. J'ai eu l'impression, au fur et à mesure que mon chagrin s'estompait et devenait tolérable, que mon esprit se débouchait.


A mon corps d'adolescente, mon esprit s'est refermée. Ma vie était détraquée, mais au moment des faits, je ne m'en apercevait pas. Peut-être ne voulais-je pas m'en apercevoir. Peut-être que mon esprit refusait les conclusions évidentes.

J'ai également compris beucoups d'autres choses plus anodines, plus légères... Parfois c'est complètement idiot. Un jour, en été, j'ai carrément compris que je voyais les différences d'altitudes des oiseaux. C'est bête hein? J'étais comme sourde et aveugle pendant mon adolescence. Pendant la maladie de mon père.

 

Nous étions rythmés sur lui. Parce qu'il fallait tout mettre en purée pour qu'il puisse se nourrir. Parce qu'il n'avait plus le droit de travailler. Parce que nous l'aimions, tout simplement.

 

Ce n'était pas le père idéal. Mais c'était le mien. Je tiens beaucoup de lui. J'ai la même bouche, le même menton. La même façon d'aider les autres. J'ai le même problème de peau que lui. Et le même soucis de "j'ai toujours froid ou trop chaud". Mon coté tête de mule est légendaire, bien qu'il soit autant l'héritage maternel que paternel.

 

Nous avons enterré mon père le 1er janvier. Bonnée année.

La famille paternelle est venue. Ils sont venus pour s'engueler sur le pas de ma porte. Je ne les avais pas revus depuis 5 ans, jusquà 15 ans pour certains. Et la seule chose qu'ils ont trouvé à faire, durant les quelques 3 ou 4 heures qu'ils ont passé avec nous, c'est de s'engueler sur leur couple. Nous n'en avons revus aucuns depuis. (Tellement qu'on les emmerde qu'à la mort de mon oncle on a été prévenus après l'enterrement. Une cousine qui s'était étonnée de ne pas nous avoir vu).

Tellement que ce sont les amis de mon père, qui nous ont fait les plus beaux cadeaux. Certains étaient même venus en caravanne pour l'enterrement ! Des amis qu'il avait sur internet. Qu'il connaissait de ses jeux de simulateurs d'avion. Des gars que nous n'avions jamais vus !

 

Je voudrais les remercier. Leur dire que nous n'avons pas oublié.

 

Merci à Sokol qui s'est éteint le 22 janvier 2010.

Un merci particulier à Tym.

 

Un merci à toute l'équipe du normandie niemen virtuel. Merci d'être venus. Merci pour la plaque. Merci de nous avoir soutenues. Merci d'avoir accueilli la potiche que j'étais sur un jeu auquel je ne peux pas jouer sans pleurer. Merci pour vos hommages divers et variés.

 

croix copy

 

10 ans déjà. Et je ne peux encore que pleurer en écrivant cet article. En relisant vos posts sur le forum du NN. En regardant cette image. Et en pensant à lui.

 

Dix ans plus tard, j'aimerais qu'il soit toujours là.

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  • : Coups de gueules, coups de blues, coup de fatigue... Tout y passera. Si je ne peux en parler autour de moi, j'en parlerais au monde entier. Du désir d'avoir un enfant, jusqu'à, j'espère, cet instant ou je pourrais vous dire "il(elle) est là".
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